Overblog Tous les blogs Top blogs Littérature, BD & Poésie
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
MENU
Les univers des deux comtés Des contes gratuits pour petits et grands

Le sourire

Mestr Tom

 

Lydie est une jeune demoiselle avec un grand sourire. Lydie aime la bonne humeur, même si sa vie n’est pas toujours rose. Elle se déplace en fauteuil roulant.

 

Aujourd’hui c’est un jour particulier pour Lydie, qui est de super bonne humeur : c’est la sortie du dernier spectacle de Roi le conteur, et ses amies lui ont offert deux places pour aller le voir. C’est un artiste fabuleux, il est conteur et prestidigitateur en même temps.

 

Le soir, Lydie, est surprise les organisateurs ont pensé à elle. C’est rare souvent c’est très compliqué de pouvoir bouger et ranger son fauteuil. Toutes les salles ne sont pas équipées pour l’accès au fauteuil roulant. Le magicien la fait pourtant sur scène. L’illusionniste lui fait choisir une carte et demande lui demande de mélanger. L’artiste finit par retrouver la carte, car, de tout le jeu, c’est la seule qui porte le nom de la jeune demoiselle.

 

Lydie n’est pas au bout de ses surprises. Le vieux mage pose le reste du jeu sur un plateau et met une cloche opaque dessus.

Quand il la soulève de nouveau, c’est un exemplaire de son dernier livre qui s’y trouve. Le magicien l’offre à Lydie qui découvre, au comble du bonheur, que l’exemplaire lui est dédicacé pour toute la troupe, et que le livre ne sortira en librairie que dans un mois.

 

Le temps sembla se figer et seuls Lydie et l’artiste pouvaient encore bouger.

— Je vois que tu as retrouvé ton sourire légendaire ! déclara le magicien, je vais te faire un dernier cadeau. La reine sombre du pays des cauchemars est triste, car sa fille ne vient plus la voir. Il faut lui rendre sa bonne humeur, sinon tout le pays des fées sera plongé dans la tristesse. Avec ton sourire, tu es notre élue. 

— Mais je suis en fauteuil !

— Est-ce que le fait d’être en fauteuil arrête le professeur Xavier ? demanda le mage. Le fait d’être aveugle a-t-il arrêté Louis Braille ?

— Non, répondit la jeune demoiselle.

— Alors tu réussiras.  

Le mage claqua des doigts et les deux aventuriers se retrouvèrent dans la cour d’un château où une délégation les attendait.

— Je te présente sa majesté Roi le conteur, le gardien des histoires féériques.

— Je suis dans le château pour de vrai ? demanda Lydie, qui y croyait à peine.

— Oui, tu te trouves dans le palais des fins heureuses, répondit le souverain.

— Enchanté, votre majesté.

— Tu peux m’appeler Roi, c’est mon prénom.

— Voici Le comte Stanislas, notre jeune vampire, Louki notre chef de meute et Khèty la jeune sorcière. Ils vont te seconder dans ton aventure.

— Bonjour belle damoiselle déclara le jeune comte, j’ai le pouvoir de me transformer en chauve-souris.

L’enfant d’une dizaine d’année parlait comme un vieil homme, il était habillé d’une grande élégance.

— Bonjour Lydie, sous ma vraie forme je suis très fort. Déclara le jeune Louki. Le jeune garçon contrastait avec son ami. Il n’était habillé que d’un simple pagne, sa peau était maculée de poussière, ses cheveux ne devait jamais avoir vu un peigne.

— Salut Je suis la nièce de la grande sorcière. Je peux changer de forme et me faire passer pour n’importe qui. La jeune fille ressemblait plus à cosette qui aurait pris un bain dans un marais vaseux qu’à une sorcière.

— Que la grande fée vous accompagne Je te laisse partir pour le château des cauchemars, conclut le vieux mage.

 

Le début du voyage fut plaisant, le comté du jour étant magnifique. La petite troupe suivait la route de briques jaunes qui reliait les deux places fortes.

Les quatre amis passèrent devant le village de « Même pas peur ». La peur a complètement disparu, car chacun savait qu’au village il existait un autre habitant pour terrasser ce qui l’effraie le plus. Ils virent aussi le lac des sirènes et l’île des enfants trouvés.

Dans la forêt des animaux qui parlent, Lydie les trouva tous sympathiques, sauf le blaireau.

 

Les aventuriers arrivèrent au pont de pierres qui séparait les deux comtés. Lydie fut effrayée par la tête du pont en forme de troll, elle frissonna pour la première fois depuis qu’elle était arrivée dans le royaume magique.

Au loin, on voyait la pluie et la nuit. La petite équipe avança et, malgré le parapluie magique de Khèty, la jeune demoiselle trouva qu’il faisait de plus en plus froid.

 

Soudain, un éclair frappa l’un des arbres qui bordaient la route. Ce dernier, en tombant, leur barra le chemin. Les trois alliés se précipitèrent pour le dégager, mais en vain.

— C’est pour moi déclara Louki qui commença à hurler à la lune.

 

Le jeune garçon convulsa, ce qui inquiéta Lydie. Il se transforma en un loup au pelage noir et bleu, plus gros que les loups habituels. Ses yeux rouges reflétaient le feu. Une meute de loups sortit de la forêt, salua Louki et l’aida à dégager l’arbre pour que Lydie puisse passer.

La visite du comté de nuit plaisait beaucoup moins à Lydie. Elle prit le temps de remercier chaque loup de la meute avant que ceux-ci ne repartent.

 

Arrivée à un croisement la jeune demoiselle lisait les panneaux indicateurs avec appréhension :

« Plaine des sorcières »

« Champ d’épouvantails »

« Manoir de l’ogre »

« Forêt des vampires »

 

Sa plus grande frayeur fut lorsque les aventuriers traversèrent l’allée des gargouilles. Une douzaine de créatures bordaient la route, assises sur leur piédestal, regardant de leurs yeux vides les passants. Lydie vit le médaillon qu’elles portaient au front. Stanislas répondit à son interrogation.

— C’est le cœur des gargouilles : si tu leur enlèves, elles meurent.

— Pourquoi personne ne le fait ?

— Car la mort d’une gargouille attire toutes les autres et l’importun est rapidement déchiqueté par leurs griffes.

— Nous nous occuperons des gargouilles plus tard. Hâtons nous d’aller voir la reine, déclara Khèty.

 

Les aventuriers arrivèrent au château mais le pont levis était fermé.

Ce fut au tour de Stanislas d’utiliser ses pouvoirs. Il se transforma en une petite chauve-souris.

Il s’envola vers la meurtrière de la salle des gardes, où il neutralisa les hommes en faction. Il permit ainsi à la troupe d’entrer. Là, Lydie demanda à la fée de prendre l’apparence de la princesse. Ils purent ainsi se rendre sans difficulté jusqu’à la salle du trône.

 

Lydie pénétra dans la salle du trône, armé de son plus beau sourire et se présenta devant la reine.

— Que fais-tu là, jeune humaine ? Tu oses sourire devant moi. Je vais t’envoyer voir l’ogre. Tu perdras cette vilaine habitude, crois-moi !

— Je suis venue avec mon amie et je suis certain que vous allez sourire aussi, répondit malicieusement la jeune demoiselle.

— Qui est donc cette amie ?

— C’est moi, maman, la princesse chrysanthème.

 

La reine sourit d’un tout petit sourire qui dégela son cœur de pierre.

— Bien tenté, vous deux, je pense que tu dois être Khèty ?

— Oui, ma reine, répondit la sorcière qui reprit son apparence.

— Ma fille ne m’a jamais appelé maman, ses professeurs lui ont appris à ne pas le faire.

— Et pourtant votre fille veut toujours vous appeler ainsi, elle me parle souvent de vous. Ce n’est pas vous qu’elle fuit, mais votre comté.

— Les lois de l’équilibre font que je ne peux quitter ce comté.

— J’ai une proposition, hasarda Lydie. Si le roi vous trouvait un endroit dans le comté de jour, où vous pourriez voir la princesse, sans que votre fille ait à venir dans ce château. Vous le feriez ?

— Bien sûr ! j’aime ma fille plus que tout.

— Roi et le gardien de l’équilibre pourront vous octroyer un passage vers votre ancienne chambre au palais.

— Ce serait merveilleux, répondit la reine. 

Une larme de joie coula de sa joue et tomba sur le sol avec le bruit sibyllin du cristal.

 

Ainsi fut fait. Le roi et le gardien autorisèrent la reine à venir dans la chambre du palais, là où sa fille pouvait voir sa mère, dans un endroit plus plaisant que le comté des cauchemars. Lydie fut remerciée par Roi et reçu une médaille ainsi qu’un baiser des deux dames.

 

Soudain elle se retrouva sur la scène : à peine un instant s’était écoulé.

— Merci d’applaudir Lydie, déclara l’artiste.

 

Lydie avait-elle rêvé cette aventure ? Elle se posait la question.  Le soir, elle trouva la médaille dans sa poche.

— Où as-tu eu cette médaille ? demanda Doris.

— Au spectacle, c’est le magicien qui me l’a offerte.

— Que signifie-t-elle ?

— Que rien n’est impossible, que chaque aventure commence par un sourire.

 

Mestr Tom © Creative Commons BY SA

 

 

 

 

Pour être informé des derniers articles, inscrivez vous :
Commentaires