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Les univers des deux comtés Des contes gratuits pour petits et grands

Le secret du Professeur

Mestr Tom

L’homme se réveilla, il était dans la pénombre. Il se leva et se dirigea vers le mur. Son instinct lui dicta d’appuyer sur un bouton blanc. Une lumière apparut. Il vit un lit et une chaise où se trouvaient des vêtements. Il s’habilla, il ne se souvenait pas de l’avoir déjà fait. Il ne se souvenait pas d’avoir été avant ce premier jour. Il sorti de la pièce et se trouva dans un couloir.

 

D’un côté, se trouvait une porte en bois et, de l’autre, une porte de verre donnant vers l’extérieur. Il choisit la porte de bois. Là, il vit une cuisine avec une table, sur laquelle se trouvait un bol rempli d’un liquide noir et, à côté, se trouvaient deux tartines de pain et de la confiture. Il but et mangea, cela lui sembla naturel. Il vit une autre porte en bois et continua son exploration de la demeure.

 

Il arriva dans une salle immense, qui ne semblait pas avoir de fin, remplie de livres. Il en prit un au hasard et l’ouvrit : c’était un texte qui présentait la façon de traire une vache. Il ne savait pas ce qu’était une vache, mais il trouva l’ouvrage intéressant. Il le termina et prit le suivant.

 

C’était un ouvrage qui expliquait comment extraire du venin de serpent. Il n’avait jamais vu de serpent et, dans l’immédiat, ne risquait pas d’en croiser un, mais il lut le livre en entier. Il lut ainsi jusqu’à ce que son corps lui demande de se rendre de nouveau dans la pièce, appelée cuisine. Là, il trouva un repas sur la table. Il le mangea et le trouva bon. Il eut une préférence pour le fromage et la tarte aux poires.

Il repartit vers les livres, il en prit un autre et le lut. Il fit de même jusqu’à ce que son corps lui dise de retourner à la cuisine. Il passa ensuite par une autre porte et trouva une salle où des panneaux l’invitaient à se dévêtir et à se laver.

 

Il repartit à sa chambre et dormit. Il fit ainsi les 6 premiers jours. Il trouva la recette de la tarte aux fraises et voulut essayer. Le lendemain, les ingrédients se trouvaient dans la cuisine. Il passa la matinée dessus et fut content de sa réussite. Il découvrit alors que les aliments qu’il préparait lui-même avaient une meilleure saveur que ceux qui apparaissait.

Pour la première fois depuis qu’il était entré dans la pièce immense, il chercha une information. Il parcourut les allées à la recherche d’autres recettes de cuisine. Il trouva un rayon qui en était rempli.

 

Il y trouva aussi des livres sur les différents ingrédients et comment les faire pousser. Il découvrit alors une nouvelle porte et la passa. Il était dans une vaste salle avec une forte lumière. Dans des milliers de bacs, poussaient des légumes. La salle était protégée de l’extérieur par une immense paroi en verre. Il vit l’extérieur pour la première fois.

 

Il était sur une ile verdoyante, remplie de champs de céréales et d’un verger. Il y avait une piscine aussi. Mais il n’y avait rien dans le ciel. Il ne savait pas quoi, mais il lui semblait qu’il manquait quelque chose. Tout semblait bien entretenu. Il se dit que, s’il lisait plus de livres, il saurait comment s’occuper de tout cela par lui-même. Il rentra dans la salle immense pour se documenter.

Il passa 30 jours à emmagasiner le savoir nécessaire et à expérimenter, dans la serre, ce qu’il avait appris.

 

Il se réveilla un matin avec une illumination. Cette salle immense semblait posséder tout le savoir, elle devait pouvoir lui dire où il était et ce qu’il y faisait.

 

Il finit par trouver un petit rayon à côté de l’entrée. Il aurait dû commencer par là. Il était sur l’ile de l’aube, au centre d’une vaste étendue qui s’appelait l’univers. Il était le gardien de l’ile et se trouvait dans la demeure du gardien, qui était pourvue d’un laboratoire, de dépendances, de deux serres et d’une piscine souterraine. L’homme comprenait désormais son environnement et la mission qui lui était confiée. Il chercha le laboratoire et la deuxième serre. Il trouva également un plan du bâtiment, qui comportait deux autres dépendances et une nurserie. Il y avait un jardin d’hiver et une salle de jeux. Il avait un bureau aussi. La demeure était immense mais l’homme ne vivait que dans une petite partie du lieu.  Il passa les deux cents premières années à lire en allant, de temps à autre, se préparer des bons petits plats, ou tenter des expériences dans le laboratoire.

 

 

Il se demandait ce qu’il se passait quand il dormait. Il laissa, un jour, une tarte aux fraises avec la mention « Pour mon colocataire nocturne ».

 

Le lendemain, le mot était remplacé par un « Merci. » et la tarte avait disparue. C’était ce fameux colocataire qui lui fournissait des habits propres tous les matins et qui cuisinait pour lui. Il aimerait voir à quoi il ressemblait mais il préféra que la créature se montre d’elle-même.

 

Au bout d’un millier d’années l’homme, qui avait pris le nom de Professeur, passait plus de temps dans le laboratoire et dans les serres que dans la bibliothèque. Il avait trouvé son bureau, également.

 

Un matin, le professeur tomba sur un livre et il eut comme un électrochoc : ce livre racontait l’histoire de sa vie d’avant. Il parlait d’un monde où les livres n’existaient pas, où l’imagination n’existait pas, où les gens avaient, dès leur naissance, une tache assignée pour le reste de leur vie. Il lut le livre et découvrit que des gens naissaient avec une imagination. Mais ils étaient rapidement tués, parfois même dès l’enfance.

 

Ce monde, d’après le livre, avait sombré et des conflits l’avaient fait exploser. Il se souvint y avoir vécu, avoir caché son imagination toute son enfance. Il avait commencé à raconter des histoires et avait été dénoncé. Il avait attendu son exécution en racontant dans histoires aux autres prisonniers. Il était mort un mardi matin.

 

Il comprenait maintenant quelle était sa mission ! Il devait créer une nouvelle version du monde, différente de celle où il avait vécu. La porte l’amenait dans l’une des versions pour lui procurer ce qu’il avait besoin.

 

Voilà plus d’une centaine d’années que le professeur était revenu à la vie. Il avait, à présent, des soucis : pour plusieurs expériences, il lui manquait une paire de mains.

 

Un matin, il partit à l’extérieur et contemplât la voute obscure. Il manquait définitivement quelque chose, là-haut. En pleins champs, il découvrit une porte et l’ouvrit : elle ouvrait sur un lac où se baignait une jeune fille.

— Bonjour, je suis le Professeur.

— Je suis Vivianne.  

 

Mestr Tom © Creative Commons BY SA

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