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Les univers des deux comtés Des contes gratuits pour petits et grands

La peluche

Mestr Tom

Maxence était un petit garçon de cinq ans. Il avait une grande sœur qui s’appelait Alice et qui avait huit ans.

 

Un vendredi, il fut ravi de ramener chez lui Glouton, un ours en peluche, la mascotte de la classe. Sa maman lui expliqua que ce n’était pas pour toujours. Il avait trois dodos à faire avec son cher Glouton et, dès le lundi matin, il devrait le ramener.

Maxence se dit qu’il serait bien malade, le lundi, pour avoir Glouton une journée et une nuit de plus, mais ce n’était pas marrant d'être malade. Il fallait prendre sa température trop souvent. Puis il y avait pire : le sirop et les médicaments étranges et vraiment pas bons.

 

Le petit garçon profita de son weekend avec son ami Glouton. Il joua avec lui, le protégeant de la méchante sorcière Alice ou, au contraire, jouant avec sa sœur et le dénommé Glouton.

 

Puis vint le dimanche soir. Après le bain et le lavage des dents ; une histoire d’Alice puis une de maman, une histoire remplie de princesses qui sauvent des chevaliers peureux et d’enfants qui n’ont pas peur des monstres car ils sont protégés par leur nom de héros,  ce fut le temps du dodo.

 

Le petit garçon se réveilla en panique, il regarda partout mais Glouton avait disparu. Il regarda dans son placard et vit une forêt, remplie de lutins bleus qui parlaient une langue étrange, des fées avec leurs ailes de papillons et des licornes magnifiques. Il vit une fée, aussi grande que sa maman, avec des cheveux longs et blancs, et de grandes ailes en cristal.

— Bonjour, Madame, vous savez où est Glouton ?

Voyant que la fée ne répondait pas, il rajouta :

— S’il vous plait, madame.

— Oui, il est dans le comté de la nuit. Là où vivent les cauchemars !

— Mais, j’ai peur des cauchemars, se lamenta le petit garçon.

— Il ne faut pas ! Je vais t’apprendre une chose. Même la reine des monstres, le monstre le plus puissant, doit obéir à une règle : elle ne peut attaquer, dans ses cauchemars, un enfant dont elle ne connaît pas le nom. Je vais te donner un nom de héros. Garde le précieusement, ne le donne à personne, pas même à ta sœur Alice

— Comment vous savez le nom de ma sœur ?

— Je suis la grande fée, je guide les enfants qui aiment les belles histoires dans leurs rêves.

— Je veux bien un nom de héros, alors.

— Mets un genou à terre.

L’enfant s’exécuta.

— Que veux-tu ?

— Je veux un nom de héros.

— Il te protégera des cauchemars. Tu les verras, mais ils ne pourront plus t’attaquer, tu as compris ?

— Oui, madame.

— Tu promets de protéger la nature ?

— Oui, madame.

— Si tu as besoin d’une branche, pour te faire une épée, tu la prendras à terre, ou sur l’arbre.

Le petit garçon réfléchit un instant

— Je la prendrais à terre, madame.

— Bien. Je vais, maintenant, te révéler ton nom de héros.

La reine des fées lui murmura son nom de héros à l’oreille, puis l’embrassa sur le front.

Le petit garçon se releva, rempli de courage.

— Tu devras traverser le comté de la nuit, pour retrouver Glouton qui est prisonnier du Troll des ponts. Bon courage et bonne chance.

 

La fée l’emmena jusqu’à un pont. Si, avant le pont, il rencontra des animaux super sympas et des loups tous gentils qui parlaient avec lui et lui demandaient des nouvelles de son monde, une fois passé le pont, il faisait nuit et il ne se sentait pas si rassuré.

 

Il marchait, sur le chemin, depuis un moment quand il vit arriver, face à lui, un loup terrifiant.

— Je vais t’attraper et te manger.

Je m’en fiche, je veux Glouton, répondit l’enfant.

Mais je suis un loup, tu dois avoir peur de moi !

Les loups sont gentils, ils ne font que protéger leur territoire. Et toi, tu es un vilain, et je n’ai pas peur. Moi, je veux Glouton.

Le loup repartit, la queue entre les jambes.

 

Maxence continua son chemin dans la forêt. Soudain, il sentit une ombre près de lui et quelque chose lui souffla dans le cou.

— Je suis Stanislas le vampire, je vais te mordre le cou.

Je m’en fiche, j’ai pas peur. Je veux Glouton, répondit le jeune garçon.

Mais je suis un vampire, tu dois avoir peur de moi !

Toi, tu es un vilain ! Ce n’est pas bien, de mordre les gens, et je n’ai pas peur. Moi, je veux Glouton. 

Maxence bougea au dernier moment et le vampire tomba au sol et se cassa les crocs. Il partit, furieux, à la recherche d’un dentiste.

 

L’enfant continua sa route, Il était de plus en plus rassuré.

Une jeune fille, habillée avec une robe sale et trouée, la chevelure mouillée et pleine d’algues, apparut devant lui, chevauchant son balai.

— Je suis Biba Yaga, la sorcière, et je vais te transformer en lapin.

Je m’en fiche, je veux retrouver Glouton, répondit le jeune garçon, qui commençait à en avoir marre, de ces monstres à répétition.

Mais je suis une sorcière, tu dois avoir peur de moi !

Un balai, c’est fait pour se débarrasser de la poussière. Tu devrais rentrer chez toi et aider ta maman. Ça lui fera plaisir. Mais moi, j’ai faim, je veux Glouton.

La sorcière, décontenancée, partit au loin, sans demander son reste.

Le jeune garçon continua et arriva au bout du chemin. Là, il vit une maison qui était dos au chemin.

Il la contourna et vit un beau portail blanc et une porte ronde, peinte en rouge. Comme ce n’était pas une maison de pain d’épice, ni le château d’un ogre, Maxence fut rassuré et toqua à la porte. Le propriétaire des lieux saurait surement où se trouve Glouton.

 

De la maison, sortit une vieille femme et son balai.

— Qui ose déranger Mama Yaga, la puissante Sorcière ?

Je suis Maxence. Et je veux retrouver Glouton, s’il vous plait, demanda le jeune garçon.

Ne sais-tu pas que, quand ma maison est tournée, nul ne doit me déranger ?

Je veux Glouton, madame.

Je devrais te faire trembler ! Surtout que je suis avec C. la plus détestable de toutes les fées. 

Une fée, aux ailes de chauves-souris et habillée de noir, sortit, avec une baguette de roseau sous le bras et une tasse de thé à la main.

— Bonjour, madame la fée. Moi, ce que je veux, c’est Glouton. Je l’ai déjà dit au loup garou, au vampire et à la jeune sorcière.

C’est donc grâce à toi que ma fille a décidé de faire le ménage. Bon, pour une fois, je ne te mangerai pas. Et le Troll l’a pris pour son fils, qui voulait un ours pour s’endormir, répondit la vieille sorcière.

Merci, madame. Mais il faut que je le rapporte à l’école demain, sinon, les autres ils seront tristes. Il n’est pas qu’à moi, Glouton !

Alors, voilà ce que l’on va faire ! Je vais te renvoyer chez toi, et tu retrouveras Glouton. Je vais lancer un sortilège pour que le souvenir de Glouton reste ici. Ainsi, quand toi et tes amis vous voudrez le voir, il suffira de penser très fort à lui, et vous le verrez ici,  déclara la fée noire.

 

Maxence se réveilla alors dans son lit et il trouva Glouton dessous. Il le serra très fort et souhaita repartir avec lui, dans le comté des fins heureuses, car celui des cauchemars était trop bizarre, même avec un nom de héros.

 

La suite de leurs aventures est une autre histoire.

 

Mestr Tom © Creative Commons BY SA

 

 

 

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