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Les univers des deux comtés Des contes gratuits pour petits et grands

La musique du noble cœur

Mestr Tom

Soizic était à la bibliothèque pour rechercher une partition.  Elle voulait quelque chose de nouveau et de spectaculaire. L’orphelinat de la ville allait devoir fermer faute de moyens. Comme d’habitude les pouvoirs publics étaient impuissants, ne comprenant pas que si l’orphelinat fermait, c’était toute l’économie du village qui allait s’effondrer. La blanchisserie, l’épicier, le boulanger tenaient grâce aux commandes de l’orphelinat.

James, le vieux bibliothécaire, venait de poser un nouvel amoncellement de livres sur le côté de sa table. Elle le remercia et continua sa recherche. Soudain, elle trouva, dans la pile, un recueil de contes anciens. Sur la couverture se trouvait un vieil homme dont l’allure faisait penser à un professeur d’université anglaise. Devant lui, se tenaient deux enfants d’une dizaine d’années, sans doute des jumeaux. L’un était surpris, et l’autre cachait dans sa manche une partition de musique qu’il venait sans doute de dérober au vieil homme. Soizic se dit que le bibliothécaire avait dû faire une erreur et qu’il avait confondu le livre de contes avec un livres de partitions. Elle ouvrit néanmoins l’ouvrage et regarda si une partition ne se trouvait pas à l’intérieur. Elle n’en trouva aucune, mais voulut connaitre l’histoire du livre. Le conte parlait d’un petit village qui était très pauvre et qui recherchait un moyen de garder son école. Le récit intéressa la jeune femme qui s’assit dans un confortable fauteuil pour continuer à lire.

L’un des enfants du village avait trouvé un extrait du journal de Big, premier souverain du palais des fins heureuses. Dans ce journal, Big parlait de la fois où son frère Bang avait dérobé la musique appelée «  l’hymne du noble cœur  », une musique qui forçait le public à être généreux pour les grandes causes. La jeune femme se mit à rêver de trouver une telle partition : ce serait fabuleux.

Soizic sentit ses yeux se fermer. Quand elle les rouvrit, le décor avait changé. Elle se trouvait dans une pièce richement décorée, dans un fauteuil. La pièce n’était pas très grande. Un tableau immense occupait l’un des murs. Il était entouré de deux portes latérales. Le reste de la pièce se composait de fauteuils verts et bleus identiques au sien. Elle regarda le tableau et vit qu’il représentait le jeune garçon de la couverture du livre, mais habillé en monarque. Elle se pinça pour voir si ce n’était pas un rêve, mais il ne semblait pas. Elle se trouvait dans le palais des fins heureuses, le dénommé Big devait y régner.

Un homme bien habillé arriva. Ce devait être le chambellan. Son habit reflétait sa charge, mais les couleurs choisies le faisaient passer pour le bouffon de la cour.

— Au revoir, madame. Sa majesté est sortie, mais votre chevalier est à la sortie du château. Il ne pourra pas vous aider.

Soizic n’eut pas le temps de comprendre le curieux personnage qu’il repartait déjà, avec un bonjour sonore. Soizic se leva et regarda les deux portes de la pièce : sur une, il était marqué «  entrée du château  » et sur l’autre «  Bureau de son altesse, Roi le conteur, souverain des fins heureuses  ». Soizic, ayant compris que le monarque était absent, se dirigea avec vers l’entrée du château. Elle passa par une immense salle du trône où un autre portrait se trouvait. Elle crut reconnaitre le bibliothécaire dans le portrait du souverain. Elle longea le long tapis bleu et vert, et se retrouva dans une salle, avec deux grands escaliers en marbre qui montaient vers les étages. Puis un grand portail, avec un escalier de marbre blanc, qui descendait jusqu’au jardin où un centaure se trouvait.

-« — Bonjour, je m’appelle Soizic, et un curieux personnage m’a dit de venir à la sortie pour vous trouver.

— Bonjour, je suis Nichor, Ranger de sa majesté Roi le conteur. Ouf m’a prévenu qu’une jeune demoiselle viendrait avec moi pendant ma tournée d’inspection.

— J’ai 45 ans, je ne suis plus si jeune …

— J’en ai plus de 600. Et votre beauté ne fait pas votre âge. Je vous ai fait préparer un cheval, j’espère que vous savez monter ?

— Et vous ? demanda Soizic, surprise.

— Je suis mon propre cheval, et il est interdit de monter sur le dos d’un centaure. »

Un jeune palefrenier arriva avec une jument baie et aida la jeune femme à monter.

Ils traversèrent la ville entourant le palais et chaque villageois les saluait avec un grand sourire.

— « Je dois me rendre dans une demi-douzaine de villages, au nord du comté. Nous allons longer le territoire du Gardien.

— Le Gardien ?

— Un dragon blanc … Il est aidé par une dizaine d’animaux, ce sont eux qui surveillent la forêt. C’est pratique pour nous, car ils nous aident aussi.

— Vous comprenez le langage des animaux.

— Bien sûr. Regardez l’histoire du petit chaperon rouge ...… Elle est connue dans votre monde …  Et bien, le loup parle à la fillette qui le comprend très bien. La véritable histoire, c’est un Homme Garou qui attaque la demoiselle. Je me demande à quelle époque de votre monde l’homme a arrêté de comprendre le langage des animaux.

— Je pense très tôt dans notre histoire. Qui sont les homme-garous ?

— Ce sont des loups qui vivent dans le royaume de la nuit. Ce sont des bêtes féroces corrompues par le mal. Une malédiction les transforme en humains trois jours par mois. Dans une forêt où les vampires, l’ogre, les trolls et les sorcières font leur marché. »

L’inspection des premiers villages se passait bien. Soizic appréciait la balade et de croiser les animaux, les lutins et les fées qui habitaient l’endroit. Le dernier village était proche d’un immense ravin. Au loin, de l’autre côté, le paysage était beaucoup plus sombre et plus froid. Des arbres morts, aucune fleur, des chauves-souris et des hurlements sinistres.

— « C’est le comté de la nuit : la demeure des monstres, des bandits et de Sombre, la reine des cauchemars.

— Ce paysage me fait froid dans le dos.

— Nous allons au village, et nous pourrons rentrer par la route de briques jaunes, le chemin sera plus agréable.

Soizic acquiesça, voulant quitter rapidement l’endroit qui la mettait mal à l’aise. Arrivée au village, son malaise grandit. Des enfants désœuvrés, qui dormaient à même le sol, les habits couverts  de boue. Les plus réveillés essayaient, en vain, de pousser un caillou avec une brindille. Dans le village, personne ne les saluait et la jeune femme ne vit aucun sourire.

— « Que s’est-il passé  ? demanda Nichor à un passant.

— Les trolls ...… Ils ont jeté des pierres avec une machine, et ils ont détruit l’école. Depuis, plus de travail nulle part. L’école faisait travailler tout le monde, ici. Les enfants des villages alentours venaient étudier. Quatre gamins ont péri, et tous les instituteurs aussi ...…

— Je vais prévenir sa majesté ! Mais pourquoi ne pas avoir reconstruit l’école ?

— Il faut de l’argent pour les matériaux, et cela n’empêchera pas les trolls de la détruire à nouveau. Nous avons envoyé un messager à Roi. Nous verrons …

— Je vais retourner en urgence au château pour le prévenir également déclara Nichor. Bonne journée. »

Le paysan salua de la main et repartit bêcher son champ.

Le centaure se rendit au bord du ravin et scruta l’horizon. Il découvrit les machines et tira une série de flèches et les démolit toutes puis, satisfait, il s’en retourna auprès de Soizic.

— Jeune damoiselle, je vais vous conduire à la route de briques jaunes et je vous laisserai rentrer à votre rythme. Je vais partir au galop pour aller prévenir Sa Majesté. Nous nous retrouverons au palais.

— Bonne route.

 

Une fois le centaure partit, Soizic, sur le bon chemin du retour, profita du paysage qui était idyllique maintenant qu’elle tournait le dos au comté de la nuit. Au détour d’un virage, la jeune femme vit un petit garçon qui déchirait sa chemise pour panser ses pieds en sang.

— « Où vas-tu comme cela  ?

— Je vais dans le comté de la nuit.

— C’est un endroit dangereux pour un jeune homme comme toi.

— Je sais mais mon village a été attaqué par les trolls. Elliot, mon meilleur ami, était dans l’école.

— Que vas-tu faire là-bas ?

— Trouvez une partition, elle a été cachée par Bang, il y a longtemps.

— Le comté de la nuit est grand. Comment vas-tu la trouver ?

— Bang n’était pas intelligent, il l’a gravée sur l’orgue du château des cauchemars.

— Donc seul, sans armes, sans monture, tu veux aller dans ce lieu de cauchemar?

— Oui.

Soizic réfléchit. Elle prit l’enfant, le souleva pour le mettre devant elle, et fit faire demi-tour à son cheval.

— Et bien, tu te trompes de chemin. Je m’appelle Soizic, et toi ?

— Je suis Peter.

Soizic se dirigea donc vers le comté de la nuit. Un grand pont de pierre, avec une tête de troll gravée sur son linteau principal, semblait séparer les deux comtés. La jeune femme, voyant son cheval effrayé, décida de mettre pied à terre et de le laisser paitre dans un pré. Elle et Peter franchirent le pont.

L’air se fit immédiatement plus froid. La route de briques continuait, même si le jaune semblait ici bien délavé. Peter, qui s’était montré téméraire jusque-là, commençait à se rapprocher de la jeune femme. Ils traversèrent des champs de maïs mais même s’ils entendirent plusieurs personnes courir autour d’eux comme pour les surveiller, personne ne les attaqua. Au bout d’un moment, les champs se changèrent en marais, et l’atmosphère se fit plus pesante. La jeune femme essayait de rassurer le petit garçon, mais, elle non plus n’en menait pas large. Des formes étranges volaient dans le ciel au-dessus d’eux. À la fin des marais, ce fut une forêt sombre et touffue. Peter semblait épuisé. Avisant une tour abandonnée non loin, Soizic décida de s’y arrêter pour prendre un peu de repos. Il y avait un bon feu et une vieille armure vide. Peter et Soizic se mirent au coin du feu et tentèrent de dormir.

Au matin, la jeune femme s’aperçut que l’armure avait disparu. La masse de métal arriva peu après.

— Bonjour, je vous ai vus endormis à mon réveil. Je suis parti vous chercher des baies pour le petit déjeuner.

Peter, qui venait de se réveiller, se blottit contre Soizic.

— N’aies pas peur, enfant. Je ne te mangerai pas. Je ne mange plus depuis très longtemps. Je suis le gardien de cette tour. »

L’armure posa un mouchoir en jute sur le sol. Il contenait du cassis, des framboises, des groseilles et des mûres. Peter, dont le ventre hurlait, avait trop faim pour avoir peur de l’armure vide. Il dévora plus de la moitié du tas. Soizic le laissa faire de bon cœur, elle avait pu voir la maigreur de l’enfant pendant leur trajet.

—Où allez-vous comme ça ?

— Au château des cauchemars, pour retrouver la partition de l’hymne du noble cœur, répondit Peter. »

Soizic eut un sursaut, elle venait de se rendre compte qu’elle était dans son histoire. Dans le conte original, Peter était seul pour affronter le comté de la nuit. Il avait été kidnappé par les gargouilles et emprisonné par le Chasseur. Soizic, n’ayant pas lu plus de l’histoire, n’en connaissait pas la fin.

— Le comté de la nuit est si dangereux pour une jeune damoiselle et son protégé ...… Vous semblez fort et courageux. Pourquoi ne pas nous servir d’escorte ?

— Je voudrais bien, mais je ne peux pas aller au-delà de mon territoire. Je peux vous accompagner jusque-là, si vous le souhaitez. Vous éviterez les loups de Galthédoc.

 — Merci, répondit Soizic, déçue.

Elle aurait voulu pouvoir surveiller l’étrange gardien, afin qu’il ne puisse pas prévenir le château de leur venue.

À l’orée de la forêt, le chevalier noir s’arrêta. Il pointa l’horizon.

— « Le château est là-bas. Faites attention ...… Ici commence le territoire des vampires. Vous devez surtout craindre les gargouilles et le Chasseur. Autour du château, il faudra vous méfier des spectres. Ils sont prévenus de votre arrivée.

— Comment le savez-vous ?

— En traversant le marais, les formes étranges dans le ciel, c’était des sorcières. Surtout, ne quittez pas la route !  

Ils dirent au revoir à l’étrange armure et continuèrent leur chemin. Au bout d’une heure, ils virent 12 piliers qui bordaient la route. Sur chacun, se trouvait un monstre de pierre, dont le front était orné d’une pierre précieuse grosse comme le poing de Peter.

 

L’enfant voulut tenter d’en prendre une. Se souvenant du conte, la jeune femme l’arrêta de justesse.

—Cette pierre est le cœur de la gargouille, attention  !

— Et alors ? Ce sont des monstres, et il y a ici de quoi payer la rançon d’un roi. Plus besoin d’aller au château.

— Parce que tu crois que si l’une meurt, les autres ne vont pas nous sauter dessus ?

 Dans le conte original, Peter n’avait dû son salut qu’à l’arrivé du Chasseur, qui l’avait réclamé pour le clan des sorcières.  L’enfant se ravisa. Ils continuèrent la route, la jeune femme guettait, aux alentours, la présence du sinistre vampire. Elle entendit son cheval arriver de loin. Elle hurla au jeune garçon :

— Cours jusqu’au pont, et caches toi en dessous  ! »

Peter s’exécuta. L’homme, à la longue cape noire et rouge, au chapeau de feutre sombre et aux crocs aiguisés, arriva à la hauteur de Soizic. Il huma l’air, la salua de son chapeau, et repartit au galop. Soizic continua de marcher. Quand il fut hors de vue, elle se dirigea vers le dessous du pont.

Elle découvrit Peter ligoté, recouvert d’une sauce brune, entouré de pommes, et posé sur un plat en argent sur une table basse. Autour de lui, se trouvaient trois trolls. Deux adultes et un enfant.

— Bonjour, nous allions passer à table. Tu vois, Sven, je te l’ai dit, il passe toujours quand on est à table.

— Le loupiot n’est pas encore au four, Magda, n’exagère pas. Et le dernier balai, c’est toi qui l’as pris. Tu faisais les yeux doux à ce vampire.

— Je ne lui faisais pas les yeux doux. J’essayais de savoir si sa chair était savoureuse.

— Le vampire, c’est tout sec et sans hémoglobine. Tu m’expliqueras comment il fait pour le lever, son «  balai  ». En tout cas, la dame est trop vieille. Elle va être filandreuse.

— Qu’est-ce que tu peux être jaloux. Et moi, j’fais pas toute une histoire quand tu veux recevoir madame, alors que je vais mettre le rôti au four.

— Tu me fais suer. Et vous, ma petite Dame, restez pas plantée là, vous vendez quoi ?

— C’est mademoiselle Paula Herceptrice, pour vous. Je suis responsable au trésor royal. Vous devez 4 000  pièces d’or à la couronne. Rusa Soizic.

— Mon or pour la couronne, y en a pas assez ? S’étouffa Sven. Je croyais qu’elle était faite en onyx.

— Pour sa majesté la reine. Pour son trésor. Vous habitez gracieusement sous un de ses ponts, depuis longtemps, et vous n’avez jamais payé le moindre loyer. Donc je viens pour régulariser ça.

— Mais je me suis juste installé là avec ma famille, après avoir bouffé l’ancien propriétaire.

— Il ne vous a donc pas prévenu de l’impôt sur l’habitation ? Vous pouvez faire une demande en nullité pour les loyers dont vous n’aviez pas la connaissance. Mais je vais devoir saisir votre fils en saisie conservatoire, en attendant le règlement.

— Vous pouvez pas emmener le bambin ! déclara Magda affolée.

— Je le peux, avec l’aide de la garde, s’il le faut. J’ai croisé le Chasseur il y a peu, dois-je le rappeler ?

— Nous l’avons entendu passer, Sven, c’est vrai…, gémit Magda.

— Sinon, il y a un moyen d’effacer votre dette, mais vous ne devrez plus oublier de déposer votre loyer à chaque nouvelle lune, dans la boite aux lettres du château.

 — Merci, votre graisse … Pardon, votre grâce, balbutia Sven.

— Je prends votre rôti, que je vais emmener au Chasseur. L’un de ses clients me paiera la note.

— Mais ! Elle va pas nous piquer notre bouffe ? hurla Sven.

— Tu préfères qu’elle nous prenne Igor ?

— Igor, on a une chance de le récupérer. Un gamin comme ça, c’est pas sûr...…

— Et tu veux mon rouleau à pâtisserie sur le coin de la figure ?

— C’est bon, c’est bon … emportez le rôti. Il était pas bien gros. Il aurait été filandreux, je suis sûr. »

Peter, détaché par le jeune troll, lui prit des mains ses habits et sa besace, en vérifia le contenu et se dépêcha de filer avec Soizic. Il sauta dans le ruisseau pour ôter la sauce collante dont il était recouvert et se rhabilla.

Le château des cauchemars était devant eux. Il n’était pas entouré comme le palais d’un village aux gens souriants, mais entouré de douves profondes, où séjournaient des monstres affamés qui grognaient. Un cimetière et une usine se trouvaient non loin, surveillés par une trentaine de spectres noirs. Le pont-levis était abaissé, mais six spectres, habillés de pourpre, tournaient autour. Soizic se sentit abattue, ses jambes ne la portaient plus. Elle commençait à sombrer dans la mélancolie et à perdre tout espoir.

— Il faut que tu te concentres sur une pensée heureuse. Moi, je pense à la fête des conteurs qui approche, à mon cadeau. Même s’il est petit, car mes parents sont pauvres, il ne sera rien que pour moi, préparé et fait que pour moi.

Peter sortit une lyre de son sac. Il se mit à jouer l’hymne à la joie. Le vent porta sa musique et le hurlement des monstres s’en fit l’écho. Vinrent ensuite les grognements des trolls sous les ponts, celui des gargouilles, les grincements des chauves-souris et les voix rocailleuses des sorcières. Le bonheur partagé de tous alla jusqu’à une voix cristalline dans les entrailles du château. Les spectres libérèrent le pont-levis. Soizic et Peter, qui jouait toujours, entrèrent dans la sombre forteresse. Ils suivirent le tapis rouge bordé de noir, jusqu’à la salle du trône. Là, était une jeune femme, habillée d’une robe fuseau noire, ornée de plumes de corbeaux et d’onyx. Son diadème était fait, lui -aussi, d’onyx. Arrivé devant la maitresse des lieux, le jeune musicien arrêta de jouer.

—Bonjour, votre majesté, merci d’avoir accompagné ma musique de votre chant.

— Bonjour, je suis épatée, un si jeune garçon qui arrive ainsi dans mon château. Tu n’as donc pas peur de moi et de mes cauchemars ?

— J’ai la musique, madame. L’une des plus belles armes du monde.

— J’imagine que tu viens me demander une faveur.

— Nous aimerions emporter la partition de l’hymne du noble cœur, votre majesté.

— Soit ! Mais je n’exauce qu’un souhait et vous êtes deux. Je ne la donnerai qu’à l’un d’entre vous.

L’enfant fut atterré.

— Soizic, sans toi, je n’aurais pas pu arriver jusqu’ici. Prends-là pour ton monde.

— Mon monde regorge de musique, et ici, tu as besoin de redonner l’espoir. Ne t’inquiète pas pour moi. Votre majesté, renvoyez-moi dans mon monde et donnez-lui la partition.

— Il en sera fait ainsi.

— Merci Soizic. »

Ce fut le temps des adieux. La reine leva la main et Soizic ferma les yeux. Quand elle les rouvrit, elle était dans le fauteuil confortable de la bibliothèque. Elle regarda le livre de contes et sourit. Elle le feuilleta pour en découvrir la fin et fut surprise de découvrir les partitions de musique. Elle était sûre qu’elles n’y étaient pas avant. Elle regarda la fin du conte et vit l’illustration de Nichor et Peter devant un village, avec une jolie école, et un message «  Merci Soizic  ». Elle se leva et emmena le livre au comptoir.

— « Vous avez trouvé ce que vous cherchiez ? demanda le bibliothécaire.

— Oui, votre majesté, répondit la jeune femme en souriant.

— Chut ! C’est un secret. Bonne journée. Lui répondit James en faisant un clin d’œil.

 

Le lecteur aimerait savoir si la musique a plu mais l’information n’est pas encore connue. Mais moi, humble conteur, j’espère que ce fut le cas …

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