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Les univers des deux comtés Des contes gratuits pour petits et grands

Le petit chasseur de dragons

Le petit chasseur de dragons
Les deux sœurs Aliénor, 8 ans, et Bérénice, 5 ans, jouaient devant la cheminée. Ce qui était très
pratique pour se réchauffer avec une bonne fouée mais pas vraiment un terrain de jeu et encore
moins de dispute. Les deux filles furent envoyées balayer le grenier en pénitence par Rose Marie
leur maman. Aliénor se vit confier un balai et Bérénice un chiffon à poussière. Au bout d’un
moment qui sembla une éternité à la plus jeune, Aliénor décida de faire une pause et s’assit dans un
vieux fauteuil. Avisant un vieux livre de contes, elle commença à lire la première histoire à sa sœur
qui était venue se mettre à côté d’elle. C’était l’histoire de Peyo, un vieux lutin bleu qui avait
combattu un féroce dragon. Bérénice finit par fermer les yeux, bercée par la douce voix d’Aliénor.
La sœur aînée, fatiguée d’avoir lu et balayé s’endormit également. Les deux sœurs se réveillèrent
dans une grotte. La jeune Bérénice commença à pleurer mais sa sœur l’enlaça tendrement et lui
déclara:
— Pas d’inquiétude, nous devons être dans un rêve.
— Oui, mais si c’est un cauchemar ?
— Alors souviens-toi de ce qu’a dit papa. Nous avons notre nom secret donné par notre ami conteur
et nul monstre ne peut nous attaquer tant que nous le gardons pour nous.
— Moi je l’ai dit à doudou. S’il le dit aux monstres ?
— Doudou ne dira rien, tu peux en être sûre. Allons voir où nous sommes arrivés. Je connais bien
les contes du royaume et je devrais reconnaître l’endroit.
Au bout d’une demi-heure de marche, Aliénor ne savait toujours pas où elles se trouvaient. La faim
commençait à se faire sentir. Soudain une bonne odeur de viande fumée et de feu de bois se fit
sentir dans l’air. Les deux sœurs partirent dans la direction indiquée par leur nez. Elles découvrirent
un feu de camp où un morceau de viande tournait grâce à une broche de fortune. Aliénor détacha
prudemment des morceaux de viande en passant la moitié à sa sœur. Cela rempli leur estomac.
Soudain une voix gronda derrière elles:
— Non mais, il ne faut pas vous gêner. Vous voulez que je meure de faim ? Moi, le plus grand
tueur de dragon.
Les deux filles s’aperçurent qu’elles avaient fait une bêtise. Elles avaient pris à manger à cet
inconnu sans demander la permission.
— Nous sommes désolées monsieur, nous pensions que c’était abandonné, répondit Aliénor.
— J’ai soif, demanda Bérénice en tirant la jupe de sa sœur.
— Ce n’est pas le moment.
— Il y a de l’eau dans le sac. Cette sorcière m’en a mis mais je ne bois pas ce liquide infâme.
— Vu ne buvez pas d’eau.
— Non madame. Les gens bien se servent de l’eau pour la toilette, pour boire il y a la boisson des
hommes, l’eau de feu à la framboise ou à la mûre. Y a plein de bulles dedans. J’aime pas celle aux

groseilles car les bulles vont vers le bas et ça fait péter. A part pour faire peur aux trolls, ce n’est pas
très utiles.
— Vous êtes où ? Finit par demander Aliénor.
— A tes pieds ma grande, répondit le guerrier.
Les deux sœurs découvrirent un minuscule guerrier bleu habillé d’un pantalon blanc. Il avait des
cheveux roux peignés rapidement mais avec des tresses. Sa barbe était tressée également. Il arrivait
au niveau du genou de Bérénice.
— La barbe, ça évite de se la faire brûler par ces maudits dragons.
— Les dragons sont dangereux.
— Nous pas tous. Le gardien pas de soucis, ni les protecteurs, par contre ceux du pays des
cauchemars ce sont des bons dieux de cochons.
— C’est des cochons ou des dragons? demanda Bérénice.
— Des cochons de dragons. En plus le monde des dragons est souterrain donc les dragons ils
passent d’un comté à l’autre par les airs où par le sol donc on ne peut point s’en protéger.
— Comment vous savez que vous allez tuer un méchant dragon?
— Si quand j’arrive il veut me brûler la barbe au lieu de trinquer avec moi alors c’est un vilain
dragon.
— Ou alors un dragon qui n’aime pas trinquer et ne veut pas être dérangé ?
Le petit bonhomme se gratta le menton.
— Un dragon qui n’aime pas trinquer c’est impossible. À part nous, c’est les plus grands trinqueurs.
Le lutin les emmena dans les profondeurs à la rencontre du dragon.
Il s’agissait d’un joli dragon bleu pâle qui pleurait.
— Salut l’ami, commença Peyo, tu veux trinquer ?
— Pas le cœur à ça.
Peyo sortit son arme prêt à en découdre mais Aliénor l’arrêta pendant que Bérénice partit faire un
câlin au dragon.
— Pourquoi pleures-tu ?
— Des hommes m’ont volé mon œuf.

— Boudiou c’est une dragonne. Enchantée gente dame. Je vais t’aller massacrer ces sacripants! jura
Peyo.
— C’est long d’avoir un œuf pour une dragonne ? demanda Aliénor.
— Si fait ma petite, ça mets plus de 30 ans et encore 5 ans pour éclore. Un dragon devient adulte à
200 ou 300 ans. Je serai vieux qu’il sera toujours bébé.
— Tu peux aider cette maman ? demande Aliénor pleine d’espoir.
— Tu vas voir si je peux pas.
Bérénice, qui en avait assez de marcher, voulut rester avec la maman dragon. Aliénor suivit le lutin
jusqu’à la surface. Elle se demandait comment, avec de si petites jambes, Peyo allait aussi vite. Une
fois sortie de l’immense réseau de grottes, elle vit une immense forêt verdoyante qui s’étendait
devant eux.
— Comment va-t-on faire pour trouver les bandits et comment faire pour les arrêter ? demanda
Aliénor.
— Tu vas voir. C’est comme tuer un dragon quand tu fais 40 cm de haut. Il suffit de savoir viser. Et
c’est plus facile de se glisser au bon endroit quand tu es petit.
Le lutin bleu sortit une corne de son sac et souffla dedans, cinq lutins arrivèrent rapidement.
Chacun repartit après avoir écouté le message de Peyo. Peu après 5 cornes retentirent au lointain
puis une heure après ce sont 25 faibles sons de cornes qui furent entendus.
Il fallut moins de deux heures avant qu’un des lutins du premier groupe revienne voir Peyo.
— Peyo, la sentinelle au nord d’ici vers la fontaine magique de la dame du vent les a vus. Leur
campement est là-bas.
— Merci mon brave, on va prendre une louve pour y aller.
— À ton service !
— Comme au tien.
Aliénor était épatée de voir la rapidité, l’intelligence du système et que tous les lutins ne pensaient
qu’à se rendre service entre eux.
Peyo souffla trois fois dans sa corne. Les cornes prirent le relais dans la vallée pour passer le
message. Puis il souffla de nouveau et une louve apparut. Sa taille était gigantesque. Aliénor eut un
peu peur au début car les contes pour enfant donnent souvent le mauvais rôle au loup, mais la louve
arriva calmement sans montrer les crocs ni grogner et Peyo était calme les mains dans les poches.
La louve lécha le visage de la jeune fille qui se mit à rire. Peyo l’aida à monter sur la louve et lui dit
de s’accrocher comme lui aux longs poils dans le cou. Il indiqua le chemin à la louve qui partit en
courant avec les deux aventuriers sur son dos. La fillette trouva cela incroyable, même si elle avait
un peu peur, c’était impressionnant.

Les bandits étaient quatre, l’un surveillait l’œuf, deux préparaient le repas, le dernier puisait de
l’eau à la fontaine.
— Pouah des buveurs d’eau. Quelle bande de saligauds, murmura Peyo.
— Comment on va faire ? demanda Aliénor.
— Comme d’habitude, on trinque, on crie et on fonce.
La petite fille n’eut pas le temps de lui dire que c’était une mauvaise idée que le lutin se jetait sur
les bandits.
Quelques minutes après Peyo et Aliénor étaient attachés, pieds nus, à des troncs d’arbres.
— On les tortures chef ? demanda l’un des hommes.
— Non, on mange, j’ai faim. On va les garder pour plus tard. Et puis notre client va arriver. Il nous
offrira peut-être plus d’argent pour le faire lui-même.
— Vous avez toujours de bonnes idées chef.
Aliénor comprit qu’elle était dans de beaux draps et que ça allait lui faire plus mal qu’une simple
fessée. Des larmes coulèrent sur sa joue.
On entendit un loup hurler au loin.
— Bert surveille les prisonniers et Hank l’œuf.
Les bandits se mirent en place. Aliénor pleurait pendant que Peyo essayait de se détacher en jurant.
Soudain, le vent se leva et les bandits étonnés regardèrent le sol. Ils virent un grand dragon bleu
voler au-dessus d’eux et, sur son cou, une petite fille qui hurlait de joie. Les bandits prirent l’œuf et
voulurent fuir mais une meute de loup chevauchée par des lutins bleus leur barra la route.
En moins de temps qu’il en faut pour dire élastique, Aliénor et Peyo furent délivrés et les bandits
capturés.
La dragonne se posa et Bérénice put en descendre et foncer faire un câlin à sa sœur.
— Trop fort, moi j’ai chevauché une louve mais toi, c’est carrément un dragon.
— Elle va nous amener au vieux magicien, c’est lui qui va nous faire rentrer chez maman et papa.
Peyo reconnut que les bandits, c’était plus compliqué que les dragons et il s’excusa pour avoir mis
en danger la vie d’Aliénor. La petite fille lui fit un câlin avant de monter avec sa sœur sur le dragon.
Elles virent Peyo et un groupe de Lutin prendre l’œuf sur un coussin rouge et le rapporter à la
grotte.
Les filles atterrirent dans le jardin du palais. Elles remercièrent la dragonne et lui firent un dernier
câlin avant que le mage prononce une formule trois fois et que les filles se réveillent. Leur maman

les appela pour le goûter. Les filles n’avaient qu’une hâte, c’était de repartir pour une nouvelle
aventure à dos de louve ou de dragon.

 

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